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Ce qu'on en dit

Les Waban-Aki (Abénaquis) nés du frêne
« Selon la légende des Waban-Aki, c’est dans le frêne qu’on a été créés. Pour nous, c’est un arbre qui est sacré. »
Monique Iles-Nolett, Waban-Aki

HISTORIQUE
La vannerie comme gagne-pain

« Nous avons commencé vers l’âge de dix ans à travailler avec nos mères, après l’école et le soir. Les paniers étaient vendus le vendredi après-midi puis on faisait l’épicerie. Le samedi, c’était le ménage et ma mère teignait le frêne. Le dimanche était jour de repos. Toute la maison était occupée par la vannerie, les perches, les paniers, le frêne qui séchait. Nous travaillions dans la cuisine d’été. J’aimais ces moments car nous discutions avec maman en travaillant. »
Monique Iles-Nolett et Annette Nolett, Waban-Aki (Abénaquis)

Les Waban-Aki (Abénaquis), Kanien’kehá:ka (Mohawk), Hurons-Wendat, Mi’gmaq et Wolastoqiyik (Malécites) ont vécu du commerce de la vannerie. Les techniques servant au départ leurs modes de vie nomade et semi-nomade se sont transformées pour plaire aux touristes et faire de la vannerie leur gagne-pain.

Ces objets de valeur aux yeux des Américains ont fait voyager les artisans dans tout le nord-est des États-Unis. Ils apportaient leur production de paniers, les éclisses de frêne et le foin d’odeur fraîchement cueilli pour continuer le travail de fabrication sur place.

« Ma mère faisait des paniers de frêne et elle cueillait du foin d’odeur. Elle vivait de ça quand elle était jeune. Les Malécites (Wolastoqiyik) faisaient des paniers de frêne magnifiques, des paniers à patates pour les agriculteurs autour. »
Anne Archambault, Wolastoqiyik

Les paniers à patates fabriqués par les Mi’gmaq et les Wolastoqiyik (Malécites) étaient robustes et pratiques pour les récoltes automnales. Outre la vannerie, ces deux groupes sont reconnus pour le commerce de boîtes et de contenants en écorce ornés de broderies en piquants de porc-épic.

Les Kanien’kehá:ka (Mohawks), en plus des paniers de fantaisie destinés au commerce, fabriquaient des paniers pour laver le maïs lorsque celui-ci était bouilli avec de la cendre. Ce panier avait la particularité d’avoir de solides côtés et le fond était tressé en damier afin de permettre aux cendres et au débris d’être évacués.

Atelier d’Annette Nolett

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1. Un Mi’gmaq de Gesgapegiaq fabriquant des paniers, en 1949.
Photo : E.L. Désilets
BAnQ, Centre d’archives de Québec, E6, S7, SS1, P73791

2. Un groupe de jeunes cueilleurs de pommes de terre chez P. E. Robitaille,
producteur de Saint-Lambert, sur la Rive-Sud de Québec.

Chacun est muni d’un panier fait de lamelles de bois franc.
Photo : François Fleury, 1943.
Collection : BAnQ, Centre d’archives de Québec, E6, S7, SS1, P16121

HISTORIQUE
Contenants et autres usages de l’écorce de bouleau

Avant d’être destinés au commerce touristique, les contenants en écorce de bouleau faisaient partie du quotidien de plusieurs groupes nomades. Les Atikamekw Nehirowisiwok et les Anishinabeg (Algonquins) du sud du Québec recueillaient au printemps l’eau d’érable dans des contenants en écorce dans lesquels ils conservaient le précieux liquide. Chez ces mêmes groupes et chez les Innus plus au Sud (où le bouleau était présent), les contenants en écorce étaient utilisés lors des cueillettes de petits fruits.

Pour les groupes pratiquant également la pêche, le contenant en écorce permettait de garder la truite fraîche, enroulée dans la fougère et dans la sphaigne, un type de mousse.

Les appeaux pour la chasse à l’orignal, les tasses pour s’abreuver, les bandeaux pour les portages et les plats de service pour les rassemblements ne sont que quelques exemples de l’utilisation de l’écorce de bouleau chez les peuples autochtones du Québec.

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1.-4. Casseau pour l'eau d'érable
Edmond Dubé, Atikamek Nehirowisiw
Collection Jardin des Premières Nations du Jardin Botanique de Montréal
Photographies : Sylvain Verreault