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Ce qu'on en dit

La connaissance pointue des premières ressources

Les bottes et les vêtements des Inuit témoignent d’innovation, d’adaptation et de maîtrise quant au dur climat du Nord. Devant utiliser les ressources disponibles pour se vêtir, les Inuit ont approfondi leurs connaissances des ressources animales afin de combler leurs différents besoins.

Pour se garder au sec, ils ont cherché des matériaux aux propriétés imperméables comme les membranes d’intestin de phoque ou de baleine, qui se sont également avérées excellentes pour la fabrication de coupe-vent. Pour ses propriétés imperméables, mais également pour sa porosité facilitant l’évacuation de la transpiration, la peau du phoque annelé a été privilégiée pour la confection des bottes. La fourrure du caribou, plus fournie l’automne, servait à fabriquer les habits très chauds d’hiver, alors que la fourrure du printemps était utilisée pour les manteaux plus légers des temps doux. La fourrure de l’ours blanc, plus légère que celle du caribou, a aussi été transformée en vêtements. Certains groupes qui n’avaient pas accès aux grands mammifères ont également développé des techniques pour traiter les peaux de l’eider, afin d’en faire des vêtements isolants et imperméables.

Inukjuak
Archives de la Boîte Rouge vif, 2006

Le principe du multicouche

Les Inuit ont inventé la technologie du vêtement en multicouche afin de s’adapter à toutes les températures du climat nordique.

« La méthode des couches multiples utilise avantageusement l’air qui se trouve emprisonné dans les tissus du vêtement, dans les fibres comme dans l’entrecroisement des fils, mais elle utilise encore plus efficacement l’air qui se trouve encapsulé entre les différentes couches de l’habillement1. »

L’air chaud dégagé du corps est distribué à l’intérieur des vêtements, permettant ainsi une isolation maximale contre le froid et l’humidité. Les créateurs de vêtements de plein air actuels ont emprunté aux Inuit cette technique qu’ils ont développée en vivant sur le territoire.

Sans contredit, les techniques ancestrales des Inuit ont fait leurs preuves. Des parkas en fourrure bien chauds aux manteaux en matière imperméable ou coupe-vent laissant passer l’humidité, plusieurs combinaisons étaient possibles pour vivre au gré des humeurs de Dame nature.

1Source : DUBUC, Élise. « Culture matérielle et représentations symboliques par grands froids : les vêtements de l’industrie du plein air et la tradition inuit », Revue d’histoire de la culture matérielle, no 56, automne 2002, p. 32-52.

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1-3. Bas multicouche
Philip Peastitute, Naskapi

Les vêtements du quotidien et les vêtements de cérémonie

Les vêtements de tous les jours étaient peu ornementés. Quelques amulettes pouvaient toutefois y être cousues afin de protéger l’individu.

Sur plusieurs pièces, comme le manteau en membrane d’intestin de baleine, le soin et la minutie extrêmes apportés par la couturière lors de l'exécution du point de couture, appelé point de membrane d'intestin, relève presque de la broderie. À ce titre, cette partie de l'objet pourrait être considérée comme un ornement. Cependant, la configuration de ce point sert avant tout à conserver la qualité d'imperméabilité du matériau, ce qui n'enlève rien à ses qualités esthétiques remarquables.

Le manteau en intestin était aussi utilisé lors de cérémonies rituelles. Les Inuit participant aux cérémonies portaient ce manteau dans le but de s’entretenir avec les esprits, ces derniers possédant, selon leurs croyances, des vêtements similaires.

Les vêtements portés les jours de fête ou de cérémonie étaient par contre abondamment ornementés à l’aide de perles, de coquillages et de broderies reproduisant des motifs géométriques.

Amauti
Les Musées de la civilisation, restauration effectuée par le Centre de conservation du Québec, 89-2006
Photographie : Jessy Bernier – Perspective