« Celui-là est bien, il est droit sur environ 15 pieds. Mais comme il est gros, ça sera difficile de le sortir de la forêt. Celui-là est bien aussi, il a bien 9 ou 10 pieds bien droits. Il pourra tomber dans l’éclaircie. On va essayer de le battre pour voir. On l’a mis à terre, on va l’emporter. Le blanc devra se faire des deux côtés, ça sera plus de travail; le brun va être plus épais, donc moins d’ouvrage. »
Clément M’Sadoques, Michel Durand-Nolett et Martin Gill, Waban-Aki (Abénaquis)
Images : Carl Morasse
Archives de La Boîte Rouge vif, 2006
« On fait une petite entaille pour commencer. On peut faire différentes largeurs, mais normalement, on fait des bandes d’un pouce et demi à deux pouces. Ensuite, on enlève tous les bouts qui dépassent. Et on fait une entaille pour pouvoir le fendre en deux. Il ne reste qu’à le séparer. S’il s’amincit trop d’un côté, on doit le ramener avec le genou. Ici, on a un côté lisse et un côté granuleux qu’on va enlever avec la machineuse. C’est le produit fini avec lequel ils vont faire des paniers. »
Martin Gill, Waban-Aki (Abénaquis)
Martin Gill, Waban-Aki (Abénaquis)
Images : Carl Morasse
Archives de La Boîte Rouge vif, 2006
« Pour faire le panier et le rendre plus beau, l’agrémenter, on se sert aussi de foin d’odeur. Le foin d’odeur a une senteur suave et ajoute beaucoup au panier pour l’apparence et pour l’odeur. En abénaquis (waban-aki), le foin d’odeur s’appelle wlimskikoal. »
Monique Iles-Nolett, Waban-Aki (Abénaquis)
« Ils allaient cueillir le foin d’odeur sur les îles de Verchères et les îles de Boucherville aussi. Certains passaient deux, trois semaines sur place. Ils partaient d’ici en canot et allaient faire la cueillette à des places spécifiques où il y avait des talles. Ils tressaient des paniers et ramassaient du foin d’odeur. »
Raymond O’Bomsawin, Waban-Aki (Abénaquis)
Aujourd’hui, le foin d’odeur est difficile à trouver à l’état sauvage, il y a donc des gens qui en cultivent. Une fois cueilli, le foin est assemblé en tresses. Il se travaille frais, ou sinon on le mouille pour l’assouplir, pour ensuite le tresser sur les paniers.
Monique Iles-Nolett, Waban-Aki (Abénaquis)
Images : Carl Morasse
On racle d’abord les bandes de frêne avec un couteau pour enlever les irrégularités. Pour le fond et les montants du panier, on choisit des bandes de frêne plus épaisses, ce qui donnera sa solidité au panier. Pour les côtés et le couvercle, il est préférable que le frêne soit mince, cela permettra de réaliser la forme désirée. Les bandes pourront ensuite être taillées en bandelettes moins larges pour le tressage.
Avant de tailler le frêne, il faut le laisser tremper de trois à quatre minutes afin qu’il s’assouplisse et éviter qu’il ne casse pendant le travail.
Une pièce de bois où sont insérées à égale distance des lames permet de couper la bande en rubans uniformes.
Archives de La Boîte Rouge vif, 2006
Si désiré, les languettes de frêne sont teintes. Auparavant des teintures organiques étaient utilisées alors qu’aujourd’hui, on utilise des teintures à vêtement.
Il est important de toujours humidifier le frêne avant de commencer le tressage, cependant lorsqu’il est teint, une éponge est plutôt utilisée afin de ne pas altérer la couleur.
1-2. Sheila Ramson, Kanien’kehá:ka (Mohawk)
3-4. Musée des Abénakis d’Odanak
Archives de La Boîte Rouge vif, 2006
Habituellement, la confection d’un panier se fait à partir d’un moule. On mesure à partir de celui-ci la longueur de frêne nécessaire pour faire le fond et les montants. Le nombre de montants dépend de la taille du panier. De façon générale, on en compte 10 ou 12 et pour le couvercle, on compte deux montants supplémentaires.
L’assemblage du fond se fait avec des bandelettes de frêne s’entrelaçant de manière circulaire autour des montants.
1-4. Dolorès Wawanoloath et Johanne Lachapelle, Waban-Aki (Abénaquis)
Photographie : Sarah-Emmanuelle Brassard et Cindy Cantin
Archives de La Boîte Rouge vif, 2006
Lorsque le fond du panier est complété, l’artisan insère le moule à l’intérieur et poursuit le tressage en hauteur en épousant sa forme.
Pour terminer le panier, une bande de frêne plus large est installée à l’ouverture, les montants y sont insérés et repliés vers l’intérieur. S’il n’y a pas de couvercle, le contour de l’ouverture sera bordé de foin d’odeur. Si un couvercle est prévu, le foin d’odeur sera plutôt intégré au tressage de ce dernier.
1-3. Archives de La Boîte Rouge vif, 2006
4. Sheila Ramson, Kanien’kehá:ka (Mohawk)
Pour la confection du couvercle, il faut d’abord ajuster sa grandeur en fonction de l’ouverture du panier et préparer des bandelettes de frêne plus fines que celles du panier. Préalablement détrempé, le foin d’odeur permet un tressage plus fin et plus serré. Ainsi, alterné avec le frêne, il augmente la solidité et la beauté du panier.
1-6. Dolorès Wawanoloath, Waban-Aki (Abénaquis)
Photographies : Cindy Cantin
Archives de La Boîte Rouge vif, 2006
Plusieurs types d’ornements ont été développés par les artisanes de la vannerie. Les K8WIS (épines en langue waban-aki (abénaquise), ornements de frêne tournés en pointes, sont souvent utilisés. On voit également des tresses de foin d’odeur, de la dentelle de frêne et d’autres formes souvent inspirées de la nature.
Barbara-Ann Watso, Waban-Aki (Abénaquis)
Images : Carl Morasse
Archives de La Boîte Rouge vif, 2006