L’écorce de bouleau peut être recueillie le printemps et l’automne, lorsque la sève monte ou descend. Plus l’arbre est vieux, plus l’écorce est épaisse. Pour fabriquer les paniers et les canots, cette dernière est préférable.
Jacques Newashish, Atikamek Nehirowisiw
Images : Carl Morasse
Archives de La Boîte Rouge vif, 2011
En attendant d’être utilisée, l’écorce est placée à plat sous des poids, ce qui la rendra moins courbée et plus malléable.
Avant de pouvoir fabriquer le panier, il faut nettoyer l’écorce afin d’enlever la première couche, celle qui est grise, en la grattant avec un couteau. On donne ensuite l’épaisseur désirée à l’écorce en enlevant d’autres couches.
Atelier d’échange coopératif « Entre le bouleau et le frêne »
Images et photographies : Sarah-Emmanuelle Brassard
Archives de La Boîte Rouge vif, 2007
Afin de coudre les paniers d’écorce, on utilise le plus souvent des racines d’épinette noire. Idéalement, ce sont celles du pin blanc qu’on devrait utiliser, mais celles-ci se trouvent à des endroits plus difficiles d’accès. Ces deux types de racine sont choisis pour leur souplesse. On extrait les racines de la terre, sans prendre celles au-dessus du sol, car elles pourraient être sèches ou pourries. On tente d’extraire des longueurs d’au moins 60 centimètres. Les racines sont ensuite fendues en deux, enroulées sur elles-mêmes et attachées. On les trempe dans l’eau bouillante une journée. Les racines sont ensuite nettoyées de leur écorce de surface. Cette opération donne la souplesse nécessaire au matériau afin de pouvoir assembler les pièces d’écorce.
Thomas Siméon, Ilnu
Images et photographies : Sarah-Emmanuelle Brassard
Archives de La Boîte Rouge vif, 2007
Le corps du panier est généralement fait avec une seule pièce d’écorce. Dans le cas d’un panier de forme cylindrique toutefois, le fond est fait d’une autre pièce cousue au cylindre.
Avant d’entailler la pièce, des marques sont faites pour la coupe et le pliage. Afin de standardiser les grandeurs de paniers, certains artisans utilisent des patrons, cependant, en général la dimension du panier est déterminée par celle de la pièce d’écorce disponible.
Gérard Siméon, Ilnu
Images et photographies : Sarah-Emmanuelle Brassard
Archives de La Boîte Rouge vif, 2007
La forme est ensuite entaillée et pliée. Le pliage se fait progressivement et on perce l’écorce aux endroits stratégiques à l’aide d’un poinçon où sont utilisées de petites chevilles de bois pour assembler temporairement le panier. Lorsque le panier a pris forme, l’assemblage temporaire est remplacé par la racine et les trous sont percés au fur et à mesure que la couture progresse.
Gérard Siméon, Ilnu
Images et photographies : Sarah-Emmanuelle Brassard
Archives de La Boîte Rouge vif, 2007
L’ouverture du panier est solidifiée par une petite lisière de bois sculptée finement au couteau croche, fixée au panier avec la racine.
Le couvercle est composé d’un cerceau (bande d’écorce large d’environ deux centimètres et demi) fixé à deux morceaux cousus dos à dos et alignés dans le sens du grain.
Gérard Siméon, Ilnu
Images et photographies : Sarah-Emmanuelle Brassard
Archives de La Boîte Rouge vif, 2007
Le travail d’ornementation s’effectue par grattage. À partir d’un patron apposé sur le panier, l’artisan gratte toute l’écorce visible pour ainsi donner au panier une couleur plus claire, alors que les endroits masqués demeureront plus foncés; ou à l’inverse, il ne gratte que le patron pour révéler un motif plus clair.
Autrefois, on pouvait reconnaître de quelle communauté provenait un panier par le choix des plantes y apparaissant, l’ornementation portant généralement des motifs de la flore locale.
Diane Blacksmith, Mariette Manigouche et Thomas Siméon, Ilnus
Wanda Julian, Waban-Aki (Abénaquis)
Atelier d’échange coopératif « Entre le bouleau et le frêne »
Images et photographies : Sarah-Emmanuelle Brassard
Archives de La Boîte Rouge vif, 2007